Keep the lights on

J’aurais pu commencer ce billet par « A la différence de « Week-end », « Keep the lights on » se déroule sur neuf années ». Mais non, je traiterai ma première critique cinéma sur ce blog à la façon : sans enculage de mouches.

D’enculages il est question dans « Keep the lights on » – je vous préviens, je répéterai souvent le titre du film dans ce texte afin de bien vous le fourrer dans le crâne car il n’est pas facile à retenir ; moins que « Eternal Sunshine of the spotless mind » le fut en son temps, certes, mais tout de même – mais pas que (vous souvenez-vous quel était le début de la phrase ?). Il y est surtout question d’amour dans « Keep the lights on », car il est révolu le temps où l’on montrait les homosexuels au cinéma comme étant uniquement le meilleur ami de Julia Roberts, éternel second rôle nécessaire aux réparties comiques et emplumées. Non, à l’heure où Green Lantern va se marier avec un garçon, « Keep the lights on » parle d’amour, du seul, du bon.

« Cela fait combien d’années que tu es avec ton copain ?
– Neuf ans.
– T’as de la chance.
– C’est pas mon sentiment. »

Voilà à peu de choses près le dialogue qui m’a le plus touché de « Keep the lights on ». Celui qui envie pourrait être moi, admiratif des relations CDI lorsque moi-même je suis encore au RSA. Je sais bien pourtant que les longues relations peuvent être de quotidiens combats, et que la durée est forcément vécue différemment pour le couple que pour les environnants. Mais ce sont ces quotidiens combats qui nous rendent plu forts, nous font évoluer et nous rendent admiratifs les uns des autres, n’est-ce pas ?

De « Keep the lights on » je pourrais également parler des tchats téléphoniques gays des années 90 et ancêtres de Grindr, d’une prophétique mise en abîme sur les Teddy Awards, d’une effrayante scène de descente aux enfers que vient sauver une main tendue, mais ce serait trop vous spoiler et, chers camarades, on vous spoilent trop !
Je vous recommanderais donc uniquement de vous déplacer en salles voir ce beau film qui fait réfléchir entre autres sur la durée du grand amour, sur ses conséquences sur nous et la façon dont il faut simplement avancer. Ouais, rien que ça. (Et si vous vous y connaissez un peu en filmographie gay, c’est mille fois mieux que « Absent » qui avait raflé le Teddy Award à Berlin l’année précédente, c’est forcément mieux que le surestimé « Secret de Brokeback Mountain », mais désolé c’est moins bien que le magnifique « Week-end » sorti en début d’année). Bref, allez le voir ou j’éteins la lumière !

Pour en savoir plus sur le film, vous pouvez consulter la page Facebook de « Keep the lights on » (et même en devenir fan !).
Et vous pouvez aller voir le film ce week-end dans les salles suivantes :

  • Paris, MK2 Beaubourg
  • Paris, MK2 Hautefeuille
  • Strasbourg, Star St Exupéry
  • Rouen, Omnia République
  • Rennes, Ciné TNB
  • Nantes, Katorza
  • La Rochelle, CGR Olympia
  • Grenoble, le Melies
  • Brive La Gaillarde, le Rex

Et d’autres salles vont se rajouter car à partir de mercredi prochain vous pourrez voir le film dans les salles suivantes :

  • Le Mazarin, Aix en Provence
  • Le Palace Lumière, Altkirch
  • Les Enfants du paradis, Chartres
  • L’Ermitage, Fontainebleau
  • François Truffaut, Chilly-Mazarin
  • Studio Orson Welles, Amiens
  • Les Carmes, Orléans
  • Le Mélies, Villeneuve d’Ascq
  • Le Diagonal, Montpellier

(Merci à @Gregoire75010 de m’avoir fait confiance pour cette critique !)