« Vas-y, gare la voiture ici.
– Mais ça va pas ? C’est totalement Blair Witch comme coin ! »
Stéphane n’était pas hyper courageux à 4 heures du mat’ en sortant des Planches. Pourtant il allait bien falloir s’arrêter quelque part pour poser la tente. Fatigués n’était pas le mot, nous étions explosés. J’avais passé la soirée à parler à l’organisatrice de la soirée pendant que Stéphane et Mickaël pataugeaient dans la piscine. Bien entendu je n’avais pas conclu. Jamais je ne « virerai ma cuti » comme aimait dire Stéphane qui pensait que cette expression signifiait « dépuceler ». Bah finalement je l’ai un peu virer hein…
« On s’arrête là j’en ai marre. »
C’était Mickaël qui venait de trancher. Le médiateur lorsqu’on s’engueulait avec Steuf. Car on avait beau être les meilleurs amis du monde, on se prenait forcément la tête au bout de douze heures de cohabitation.
La tente deux places dressée, je me retrouvais allongé entre les deux, aussi compressé que la tranche de jambon d’un Sodébo. Au bout d’une demi-heure de rigolade, nous décidâmes de nous endormir jusqu’à ce que je me fasse réveiller sur le nez par la pluie qui se faufilait par la fermeture éclair. Je comprenais mieux pourquoi on m’avait mis en club-sandwich.
J’aime le camping.
Nous étions repartis pour une autre demi-heure de poilade lorsque « c’est bon faut qu’on dorme là sinon on va être complètement crevé demain ».
RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!!!!!!!!!!!!
Mais c’est quoi ça ??
Un bruit infernal qui faisait trembler la tente et nos corps en entier. Un esprit ? Un démon ? Un meurtre ?? Nous sortîmes précipitamment afin de voir ce qui provoquait tel chaos.
Un train ! Un train qui passait tranquillement à deux mètres de notre tente. Nous avions planté la tente à deux mètres d’une voix ferrée ! Quelle inconscience, mais la connerie forme les heureux souvenirs.
L’esprit de Blair Witch n’était donc qu’un vieux train de marchandise dans les branches de Deauville. On a les fantômes qu’on mérite.