Interdiction de fumer dans les lieux publics : le constat

Le gouvernement se moque de la santé des fumeurs.

En bannissant la cigarette des lieux publics, les Autorités condamnent les night-clubbers à supporter les discothèques polluées par les effluves humaines. En effet, autrefois l’odeur du tabac masquait celle de sueur. Aujourd’hui, c’est la fête à la transpi. De nombreux malaises sont à prévoir dans les boites. Munissez-vous dés à présent d’une cage et d’un canari pour éviter l’asphyxie en soirée. Et ne parlons pas des pneumonies que les fumeurs vont attraper sur les trottoirs par ce temps glacial.

Vraiment, le gouvernement se fout de nos poumons.

Le gouvernement se moque de la sexualité des fumeurs.

Pour vous qui vous donnez rendez-vous dans les cafés, la joie des galipettes est finie. On vous promet des spermatozoïdes vigoureux, une fertilité à l’épreuve des croisades, mais c’est la ceinture de chasteté qui vous attend. Chastity, la fille de Mamie Cher, obèse et lesbienne de son état, sera votre nouvelle égérie. Aux oubliettes Britney ! La mode est aux vraies vierges à cause de la loi anti-tabac.

Première date, premier rendez-vous, et vos mains sont moites. Les sujets de discussion s’enchaînent difficilement. Autrefois la cigarette vous donnait une contenance et vous calmait. Vous trouviez les mots justes, surtout lorsque votre amoureux potentiel partait aux toilettes. Cigarette allumée et calme retrouvé.
Aujourd’hui c’est stress, silences pesants et sourires niais. Le célibat sera votre loi avec le décret anti-tabac.

Vraiment, le gouvernement se fout de nos roustons.

Ma nièce cette psychopathe

– Luna, c’est quoi ton animal préféré ?
– Et bah… C’est heu… J’aime bien les punaises !!

– Luna, tu veux te déguiser en quoi pour Halloween ?
– Heu… En loup-garou !! Avec plein de poils sur les mains !!

– Alors Luna, t’as préféré quelle fontaine à Beaubourg ? L’oiseau ? La bouche ? La sirène ?
– Non, la tête de mort.

Le médecin : – La petite Luna elle fait du sport à l’école ?
Tonton TacTac : – Heu oui je pense.
Le médecin : – Et tu fais quoi comme sport ?
Luna : – Du rugbyyyyyy !!!
Tonton TacTac : – Hein ????

– Luna, tu viens avec moi descendre les poubelles ?
– Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais !!!!!!! Trop foooooooort !!!!!!!!!!
– …

TacTac : Il joue bien de la guitare Papa ?
Luna : Heu non, il joue mal. Mais tu peux lui dire, je m’en fiche.
TT : Et il chante bien ?
L : Un peu comme une casserole.
TT : Et il joue où dans la maison ?
L : Dans le garage. Car y’a des araignées, qu’il fait noir et que le noir c’est Rock’n’roll.

TacTac : Luna, pourquoi y’a un couteau sur ton bureau ?
Luna : Parce que je cherchais un stylo et comme j’en trouvais pas j’ai gravé le papier.

« Oh ! Ils vendent des plantes carnivores !! J’en veux une ! J’en veux une ! J’en veux une !! »

” Tonton ! Tonton ! Viens voir ! Y’a une araignée morte écrasée avec tout plein de fourmis dessus !! “

Pourquoi les femmes utilisent-elles autant de papier dans les toilettes ?

Il y a des questions comme ça qui restent insondables. De grands mystères de la vie restés dans le flou pendant des siècles. Et bien aujourd’hui grâce à Coxx* nous allons en percer un :

Pourquoi les femmes utilisent-elles autant de papier dans les toilettes ?

Nous les hommes, pauvres diables, nous ne comprenons jamais pourquoi il faut acheter autant de papier toilette quand nous organisons une soirée avec des filles. Pour nous – qui nous essuyons le bout du mikilu les jours de fête – voir 3 ou 4 rouleaux disparaître en une soirée relève du mystère.

Les filles se nourriraient-elles de papier hygiénique ?
Se démaquilleraient-elles avec au dessus de la cuvette pour après se remaquiller le reflet dans l’eau ?
Joueraient-elles à Bob l’Eponge avec leur washasha ??

Et bien non !
Les filles se font des moufles avec le PQ !!

Mais si !!
Là où il nous faut juste 2 ou 3 feuilles, les filles en utilisent plus du double pour se l’enrouler autour des mains.

Tel un gant de cuisine, elles sortent la quiche au bord du four.
Se protégeant de la boue, elles repoussent délicatement la marmotte qui gratte au terrier.
Confrontées au Grand Froid de l’émail, elles enfilent leurs moufles puis s’écrient « Timbeeeeeeeeeeer !!! » après avoir bâti une cabane en rondins.

Voilà, vous savez tout sur un des mystères les mieux gardés de mères en filles depuis des générations. Encore mieux que celui de la recette de la confiture de fraises Bonne Maman.

En attendant le prochain épisode :
Pourquoi les femmes ne remontent-elles jamais la lunette des toilettes ?

Un fouet dans mon placard

Je fus réveillé par ce texto de Maggy en début d’après-midi.
Il est vrai que nous avions fait un peu n’importe quoi la veille. Eve avait notamment des bleus sur ses fesses à cause de mes coups de fouet intempestifs.

La veille se déroulait en Belgique une soirée que les étudiants de mon école de commerce nomment Dell’Arte. Elle a lieu chaque année et voit se succéder différentes associations estudiantines sur le dancefloor. En effet, chaque groupe doit préparer une chorégraphie qu’il ponctue de mouvements très élaborés comme des coups de pouce vers la gauche, des moulinets disco vers la droite ou des bras bien levés vers le haut. Avec des polos XXL et Les lacs du Connemara en fond sonore, je ne vous raconte pas comme tout ça est sexy…

Il était hors de question que mon association Adrénalille se ridiculise de la sorte devant 800 personnes. Nous devions innover, proposer quelque chose de nouveau, de vraiment différent. Nous nous sommes alors concertés avec Maggy et Marjorie pour arriver à un choix audacieux : cette année, Adrénalille ferait une chorégraphie sado-maso.

Ségolène et Anne-Christine furent d’abord un peu surprises. Surtout lorsque nous leur expliquâmes qu’elles devraient attacher Pierre et Michel avec des menottes, puis les libérer pour les chevaucher et les cravacher. Forcément, ça fait un peu bizarre dit comme ça.
Elles eurent également un peu de mal à accepter de s’habiller en cuir, de porter une jupe fendue jusqu’au décolleté et de se maquiller comme un camion volé par Nina Hagen. Oui, elles eurent un peu de mal et on peut les comprendre.

Mais elles acceptèrent finalement de faire les putes devant 800 personnes lorsqu’elles prirent connaissance du morceau choisi pour danser :  » Disco science  » de Mirwaïs.

La chorégraphie avait été répétée pendant deux après-midi. Je supervisais les 5 couples et le « ménage à trois » que formaient Pierre, Anne-Christine et Marjorie. Moi je dansais avec Anne-Isabelle. Elle redoutait un peu le moment où je devais la prendre en levrette devant 800 personnes. Ca se comprend.

Moi aussi je flippais à mort mais je ne devais pas le montrer.
J’avais mis au point tous les gestes : des mouvements lascifs de bassin aux coups de fouet. Si j’affichais mon appréhension devant mes amis, ils se seraient mis à paniquer et à être mal à l’aise avec leur corps et face au public.
Oui j’avais peur. J’avais tout d’abord peur que Pierre oublie un geste de la choré, qu’un autre se trompe sur les temps ou qu’Arnaud rigole pendant toute la chanson alors qu’on était censé être super sérieux afin d’exprimer notre sexualité (« Si vous rigolez, ça fera Rabbi Jacob ! » leur avais-je dit). Mais je craignais aussi et surtout la réaction du public. Ne nous huerait-il pas ? Ne serait-il pas scandalisé par tant de vulgarité ? A quel point cela nous troublerait-il ?

Il était trop tard désormais pour se poser ces questions. Nous étions tous habillés en cuir sur le côté de la scène attendant que le DJ nous appelle. Des regards étonnés jaillissaient de l’audience. Je regardais mes pieds.

« Et maintenant place à Adrénalille ! »
Nous nous positionnâmes contre le mur.
La chorégraphie allait commencer, maintenant.

Les basses de Mirwais, ma partenaire contre mon corps, ses cheveux sur mes épaules, mes coups de bassin, mon sexe contre ses reins, sa taille entourant mes hanches, les coups de fouet, sa cravache entre mes fesses, mon envie de l’embrasser, mon envie de la baiser, mon envie de tous les baiser, eux le silence en face de moi.
Les dernières notes et ma tête baissée, immobile.
Pendant 3 minutes et 31 secondes.

Et là les cris, et là la joie. 800 personnes à crier notre nom « Adrénalille ! Adrénalille ! ».
Et les sourires et les compliments qui fusent pendant toute la nuit :
« Votre choré était géniale. »
« Je ne pensais pas que vous étiez comme ça ! »
« Je vous regarderais autrement maintenant ! »
« Fouette-moi ! »
« Je suis pas du tout homo mais tu m’as fait bander TacTac ! »
La suite de la soirée n’est qu’alcool et fouettages de cul. Je ne me souviens plus de grand-chose à part que j’ai passé une des meilleures soirées de ma vie.
Et tout comme Maggy qui était repartie de la boîte en jupe fendue et en cuissardes parce qu’elle avait oublié son pantalon et ses chaussures dans le vestiaire ; j’ai quitté la discothèque avec ma tenue sado-maso en oubliant mes habits de ville en coulisse.

Et en gardant comme souvenir un fouet dans mon placard.

Jurassic Bar

« Monsieur, vous êtes un gros nerveux à tendance spasmophile et alcoolique. »

Le verdict était tombé : j’étais alcoolique.
Ce fut une véritable surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce que le médecin dise cela de moi. J’étais juste venu pour une curieuse fatigue. Et puis je me suis mis à y penser sur le chemin du retour.

Trois ou quatre bières par soir depuis trois ans était-ce vraiment beaucoup ? Et puis pendant les soirées tout le monde buvait autant… Une quinzaine de verres en open bar ça me paraissait normal… C’était le minimum pour s’amuser car sinon on restait sobre, on ne connaissait pas la douce ivresse des écoles de commerce…

Et puis j’ai commencé à oublier mon ordonnance pour les acides foliques. J’ai commencé à penser à ce garçon qui m’attendait dans un bar. C’était la première fois que je rencontrais un garçon du Net. La première fois que j’assumais physiquement ma sexualité.

On avait rendez-vous au Vice Versa (ça ne s’invente pas !). Il était en face de moi avec son piercing à l’arcade – j’ai toujours trouvé ça très mignon.
Mais il ne parlait pas.

Et moi j’avais du mal à embrayer sur les sujets. Alors j’ai lancé un sujet quelconque, pour voir comment il réagissait :
« Tu aimes lire ?
– Ah non ! Je déteste ça !
– Ah bon ? Y’a tellement de bouquins différents pourtant. Tu devrais y trouver ton compte…
– Non. Je déteste lire. Car quand j’étais petit, ma grand-mère m’achetait des bouquins sur les animaux et le pire ça a été celui sur les dinosaures. Depuis ce jour-là ; j’ai pas ouvert un livre ! »

Le bide total.

Il fallait que je m’empresse de raconter ça à Maggy :
« Maggy ! Faut que je te raconte un truc !
– Le médecin ? Il t’a dit quoi ?
– Que je suis alcoolique, mais c’est pas ça le truc : j’ai rencontré un mec qui lit pas parce que sa grand-mère lui a offert un livre sur les dinosaures !!
– T’es alcoolique ???
– On s’en fout ! Je te parle d’un gars qui lit pas à cause des dinosaures !!! »

Ca, Spielberg ne l’avait pas prévu.

Le droit de regard

Le samedi soir c’était Disney Channel sur FR3 ou dîner chez les grands-parents.

Lorsque Papa et Maman revenaient de chez Champion le samedi matin, je regardais toujours s’ils ne m’avaient pas ramené quelque chose. Ca pouvait être du Babybel, des céréales que je n’avais encore jamais goûtées ou des Kinder Surprise. Mais lorsqu’ils ramenaient du pain à hamburger, cela augurait un samedi soir réussi.
Car mon frère et moi, nous allions dîner des hamburgers au four avec du gruyère fondu et du ketchup à volonté. Maman nous ferait aussi des frites que nous pourrions déguster devant les aventures de Winnie l’Ourson dans la forêt des Rêves Bleus.

Grand Gourou fait des pâtisseries
Que petit Gourou engloutit

De ces hamburgers viennent mon habitude de manger très lentement.
En effet, j’avais parié un soir avec mon frère que je serais capable de déguster un hamburger pendant toute la durée de l’émission. Et j’avais gagné ce pari stupide à force de grignoter le sandwich miette par miette refroidie. De là découle probablement ma manie de bien mastiquer les aliments et ma silhouette longiligne à faire pâlir BlueCosmic.

Ah mais quelle, quelle, quelle corvée !

Le samedi soir, pour le Disney Channel, j’avais donc le droit de regard.
Alors que chez mes grands-parents je ne l’avais pas…

Les samedis soirs chez mes grands-parents commençaient par le périphérique et ses embouteillages. Je détestais ce moment où mon père, frustré de ne pouvoir regarder Turbo, pestait contre les autres véhicules.

Puis, au bout d’une heure, on arrivait enfin dans le 17ème. On avait toujours droit aux mêmes biscuits apéritif, au même gigot et aux mêmes flageolets que mon grand-père se plaisait à nommer « pétogènes ».
Il parlait du prix de la baguette et des tickets de métro qui augmentait de façon effarante et des Nègres qui pullulaient dans les rues. Je voyais alors ma mère qui se mordait la lèvre inférieure comme pour se retenir de dire quelque chose.
Ma grand-mère enchaînait sur les sous-vêtements qui étaient horriblement chers chez Tati. C’est pourquoi elle ne se gênait pas pour les voler. Elle dérivait ensuite sur les jouets que j’avais demandés à Noël et qui étaient hors de prix. Elle m’en avait acheté d’autres à peu près similaires et qui n’étaient pas de marques en tout cas.

Moi, j’avais un peu de mal à comprendre ces discussions de grands. Surtout que ma grand-mère disait n’importe quoi. Car elle avait commandé les jouets au Père Noël, elle ne les avait pas achetés. C’est pas pareil.
En plus, les grands finissaient souvent par se disputer. Alors nous, avec mon frère, on en profitait pour s’éclipser dans la chambre de mes grands-parents pour piquer quelques tickets de métro amassés dans un tiroir ou pour regarder les titres des VHS érotiques de Papy. Il les rangeait dans des boîtes en cartons sous le lit : Black Emmanuelle en Orient, Bonne à tout faire, Série Rose… Ca avait plein de noms bizarres.

On rentrait lorsque mon père sentait que son épouse ne supportait plus ses beaux-parents. On devait alors emprunter le périphérique pour rejoindre Suresnes. Mais, c’était souvent le même cas de figure qui se présentait : le nettoyage nocturne du périph’.
Mon père prenait alors sa voix grave et annonçait : « On va devoir passer par le Bois de Boulogne. François, occupe-toi de ton frère ».
Et là c’était le drame.

Mon grand frère mettait sa main devant mes yeux.
Je n’avais plus le droit de regard.
Je ne comprenais pas pourquoi on me faisait ça. Que se passait-il dans ce Bois de Boulogne que je ne pouvais voir ?
Je m’imaginais alors des choses affreuses : des grimaces et des rires sardoniques, de la confusion et des contusions, des hommes blessés près de femmes nues sous leur manteau.
Le pire dans mon regard voilé.

Je préférais définitivement les samedis soirs avec Winnie l’Ourson.

Elodie Frégé – Son interview exclusive avant son concert au Café de la Danse

Ce soir c’est le grand soir pour Elodie Frégé : elle fait ses débuts solo sur la scène du Café de la Danse. Les représentations exceptionnelles de ce soir et de demain sont à guichets fermés depuis 2 jours. Coxx* l’a rencontrée ce matin pour recueillir ses impressions.

Je lui ai donnée rendez-vous au Café de la Paix à deux pas de l’Opéra, haut lieu de l’activité culturelle parisienne. Elle arrive toute trempée sur son Ciao, le Courrier International sous le bras. Elle s’excuse pour son retard en posant son sac Vanessa Bruno sur la table. Elle commande un café-crème et un croissant. L’interview peut commencer.

TacTac : Alors Elodie, pas trop stressée pour ce soir ?
Elodie : Un peu oui. Mais je me suis préparée physiquement et psychologiquement ce matin à mon cours de Pirates.
TacTac : De Pilates tu veux dire ?
Elodie : Non, non. De Pirates.
TacTac : …
Elodie : Ca vient de Californie. On enfile un pantalon corsaire, un bandeau sur l’œil et on crie « A l’abordaaaaaaaaaaaaage !! ». C’est très stimulant.

(Elodie croque dans son croissant et sourit à pleines dents. Des miettes de viennoiserie sont collées sur sa dentition.)

TacTac : Pourquoi avoir choisi le Café de la Danse pour tes premiers concerts ?
Elodie : Car c’est une salle qui me tient beaucoup à cœur et…
TacTac : Et plus sérieusement ?
Elodie : Car c’est la seule salle que je puisse remplir.
TacTac : Merci.
Elodie : Il faut avouer que 50 places ça va vite, surtout qu’il y aura toute ma famille qui vient de Cosne-sur-Loire en bus, et qu’ils ont pris la cassette des Bronzés pour regarder pendant le voyage, et y’a Tatie Josy qui…

(La sonnerie de la Bamba retentit. C’est le portable d’Elodie qui a reçu un texto. Elle nous excuse un instant.)

Elodie : C’est Benjamin (ndlr : Biolay). Il ne pourra pas être là ce soir. Je vais devoir chanter notre duo avec Nicolas des WhatFor à la place.
TacTac : En parlant de duo, as-tu prévu de chanter “Viens jusqu’à moi” avec Michal ce soir ?
TacTac : Non. La Star Academy c’est loin derrière moi maintenant. Désormais j’ai décidé de travailler avec de vrais artistes.

(Devant nous, un handicapé glisse dans la rue. Cela fait beaucoup rire Elodie. Nous reprenons notre sérieux afin de continuer l’interview.)

TacTac : Deux mois après la sortie de ton album Le jeu des 7 erreurs, quelle leçon tires-tu de cette expérience ?
Elodie : Qu’il est très difficile de combiner succès critique et succès public en France.
TacTac : C’est-à-dire ?
Elodie : Que j’aurais dû coucher avec Arthur pour faire la promo dans toutes les émissions de TF1 et vendre beaucoup plus de disques. Mais je ne m’appelle pas Nolwenn…

(Elle s’arrête un instant, puis rit très fort la tête en arrière et manque de renverser son café sur les touristes britanniques derrière elle.)

TacTac : Bon et bien Elodie, je te remercie du temps que tu nous as accordés. Tous les lecteurs de Coxx* te dise un gros M**** pour ce soir.
Elodie : (Rires.) C’est moi qui te remercie et surtout merci aux lecteurs de Coxxinou.com.
TacTac : Coquecigrue.net.
Elodie : Oui oui c’est ce que j’ai dit. Venez me voir le 26 janvier en concert à la Cigale !
TacTac : Nous n’y manquerons pas.
Elodie : Bonne journée à tous et achetez mon disque !

Les roux sont l’avenir de l’homme

Je me suis toujours dit que si j’avais été hétéro, j’aurais été attiré par des filles très féminines. Non pas par ces filles qui se fournissent chez Claire’s ou Bershka, mais par des filles plus féminines dans leurs attitudes que dans leurs apparats.

Etant homosexuel, je me suis retrouvé attiré non pas par des mecs efféminés, mais pas des mecs dits virils.
Le raisonnement tient la route si on estime que je suis plus un homme d’extrêmes qu’un garçon du milieu…

A l’âge où les midinettes rêvent de Leonardos aux corps d’éphèbes, je rêvais à de grosses brutasses poilues. Et oui, le garçon sensible que j’étais n’était en fait qu’un Lolito : je rêvais secrètement de tripoter le mikilu de bears sentant bon le gymnase.
C’était pas ma faute à moi…

De là découle ma préférence pour certains garçons aux « sourcis » imposants et à « l’anu » rebondi. Ne me servez pas en effet de fluets imberbes car c’est la masse qui m’importe. Sans être pour autant un adepte du “planting”, rien ne me rassure plus qu’un homme qui m’écrase de tout son poids.

Je préfère donc Colin Farrell à Jared Leto, Lincoln Burrows à Michael Scofield, Jack à Sawyer, Mike le plombier à John le jardinier, Robbie Williams à Mark Owen, ou bien encore Filip à Franck.

Mais les temps changent et les goûts avec. Et j’ai pu remarquer ô combien mes goûts avaient évolué. Car aujourd’hui je ne me damnerais plus pour un brun ténébreux, mais pour un véritable suppôt de Satan.
Dans mes désirs les plus inavouables, je rêve d’un beau roux aux sourcils transparents. Je rêve d’une créature aux cheveux de feu et au teint sanguinolent. Je le veux maintenant, dans le feu de mes reins.

Sylvia Plath Attitude :

Herr God, Herr Lucifer
Beware
Beware
Out of the ash
I rise with my red hair
And I eat men like air

Apprivoiser mon cœur

Et non, je n’ai pas piqué ce titre à Chimène Badi ou à une autre chanteuse obèse romantique. Car nous n’allons pas parler de soupe des sentiments mais de boules Quies.
Quoique…

Je dors en position fœtale lorsque ça va pas dans ma tête, ça va pas dans ma tête, ça va pas, ça va pas, ça va pas dans ma tête… Écoute mon frère, ce temps est résolu : désormais je dors sur le dos.

Pourquoi sur le dos et non pas sur le ventre ? Car c’est plus facile pour me prendre ? Vous n’y êtes pas du tout ! Car lorsque je dors sur le ventre, j’entends battre mon cœur.
Et cela me stresse.

J’en ai déjà parlé à des amis pour qui entendre les battements de leur cœur les apaise et les berce. Moi, ça ne me fait que penser à la complexité de la machine humaine et à la possibilité que ce cœur cesse de battre. Je me mets alors à penser au titre Inside de Moby avec tous les afflux sanguins qui rythment ce morceau.
Why does my heart feel so bad ?

C’est pourquoi il m’est très difficile de m’endormir avec des boules Quies. Entendre mon cœur battre provoque en moi un sentiment de claustrophobie.
Oui, vous pouvez rajouter la claustrophobie à mes névroses. Je vais finir par me transformer en le Woody Allen de ce site…

J’ai donc tenté l’impossible hier soir dans le but d’évoluer et de devenir un homme. Comme un homme, être plus violent que le cours du torrent. Comme un homme, être plus puissant que les ouragans. Comme un homme, être plus ardent que le feu des volcans. Secret comme les nuits de lune de l’Orient ! Mulan Powa !!!
Ouais, chuis trop un ouf dans ma tête.

Bref, afin d’affronter les jeux bruyants des chiards du dessus, j’ai tenté de m’endormir avec des boules Quies. D’abord, il y a eu cette impression claustrophobique qui est apparue. Les yeux fermés, je me suis senti comme Uma Thurman dans le cercueil de Kill Bill. Il ne me manquait plus qu’entendre un morceau de Tricky dans ma tête pour que la claustrophobie soit parfaite. Ou m’imaginer dans le tuyau transparent de Fort Boyard. Bref, les premiers instants ont été difficiles.

Puis, je me suis concentré sur ma respiration. Je me suis souvenu de mes cours de théâtre du lycée où Philippe nous apprenait à respirer avec le ventre. Il nous disait : ” Ouvrez votre vagin en corolle “.
Ah non, je confonds peut-être avec un autre truc…
Je me suis donc mis à affronter mes peurs par la respiration.
D’ailleurs, ça me fait penser que si toutes les blondasses des films de séries Z – tiens, le mot « blondasse » existe dans le dictionnaire Word – se mettaient à respirer profondément lorsqu’elles croisent un serial killer, elles nous épargneraient bien des décibels inutiles.
Je me suis alors mis à oublier les battements de mon cœur.

Et dans cette douce léthargie, j’ai juste eu le temps de constater une dernière chose avant de m’endormir : mon cœur obéissait à ma respiration.
Le cœur se pliait à mes volontés. Je pouvais enfin le dompter. L’apprivoiser. Ne plus le laisser maître de tous mes agissements. Le cœur s’inclinait pour la première fois devant ma pensée.

Et lorsque j’ai senti l’autre jour que je finirais encore par m’attacher à un garçon sans rien obtenir de lui, j’ai préféré cesser de le voir plutôt que de reproduire un schéma répété jusqu’à l’usure. Ce n’est peut-être qu’un battement de cœur pour vous, mais c’est un afflux de sang pour moi.
Finalement, on grandit.

Voleur de nuit

C’était à cette époque où l’organisation du samedi soir commençait dés la récré du lundi matin.

On avait passé la soirée chez Pierre à faire des fumettes à son chien et à se tordre de rire devant le boulard de Canal+. Franchement Supergirl qui taille une pipe tout en volant parmi les nuages, y’a de quoi rigoler pendant des heures. Quel obsédé ce Pierre, il avait quand même le poster de Tita nique à Budapest sur les murs de sa chambre. Pour ses parents naturistes qui se rendaient chaque été aux villages d’Aphrodite, Eden et Ulysse, la nudité d’une jeune Hongroise sur les murs de leur fils ne posait pas de problème.

Je revenais donc d’une de ces soirées hautement intellectuelles, où il devenait même trop compliqué de refaire le monde tellement les 3 Kros que nous avions bues nous avaient atteints. Je n’avais que dix minutes de marche jusqu’à chez moi. Pas d’i-Pod à l’époque, mais juste les étoiles dans les yeux et les ombres des pierres meulières.

Arrivé dans ma petite rue privée, j’eu le sentiment étrange d’être observé. Je relevais alors doucement la tête vers le toit des voisins. Doucement. Plus doucement encore. Il fallait que ce geste ait l’air le plus naturel possible, et le plus discret aussi.
C’était bien ce que je pensais : quelqu’un se promenait sur le toit de mes voisins.
Il y avait un cambrioleur sur le toit de mes voisins.
Je dessaoulai direct.

Capuche sur la tête, pas de loup et lampe torche à la main, j’osais à peine le regarder. Je me concentrais juste sur les derniers mètres qui me restaient à faire jusqu’à la porte de ma maison. Plus que quelques mètres. La clef déjà prête à la main. La tourner doucement dans la serrure. Ne pas craindre le poids des regards sur ma nuque. Refermer lentement la porte derrière moi. Voilà. Et là :

PUTAIN VITE LES FLICS !
ALLO Y’A UN VOLEUR SUR LE TOIT DE MES VOISINS !!! OUI J’EN SUIS SÛR !!!
Je leur donnais mon nom et le numéro de téléphone de chez moi. Ils m’appelleraient quand ils seraient dans ma rue pour que je leur montre discrètement la maison de mes voisins.
Super, j’allais sortir en pleine nuit en pantoufle et robe de chambre écossaise Monoprix. Je ferais semblant de chercher mon chat sous les voitures. Ce ne serait pas la première fois en plus.
Mais s’ils téléphonaient, cela signifiait qu’il fallait que j’aille immédiatement réveiller mes parents. Merde.

Toc Toc !
« Quoi ?? Qu’est-ce qu’il se passe ?? Il est quelle heure ?
– Papa, Maman, j’ai quelque chose à vous annoncer… Il y a un cambrioleur sur le toit des voisins. »

Je peux vous dire que lorsqu’Anne-Laure s’est faite plaquer par Maxime je ne faisais pas la fière. Je me suis tout de suite dit que j’aurais du mal à gérer ça mais j’ai fait ça comme j’ai pu. Je l’ai donc invitée à dormir chez moi pour le week-end. Je la vois galérer pendant des heures à chaque fois avec le bus pour Voisins-le-Bretonneux ; ça la changera de ne pas devoir rentrer avant minuit ou de réveiller sa mère à 3 heures du mat’ pour qu’elle vienne la chercher.
J’ai tout prévu sur ce coup-là. J’ai demandé ce matin à ma mère et à Patrick qu’ils achètent au Champion une bouteille de Coca, des Monster Munch, une pizza Fresh Up (j’aime que cette marque), de la Häagen-Dazs parfum vanille-noix de macadamia et, s’ils le pouvaient, une bouteille de Bailey’s pour remonter le moral de ma copine.
Je crois que ma mère et Patrick ont compris qu’Anne-Laure comptait beaucoup pour moi. Je suis contente qu’ils aient compris que notre complémentarité ne passe pas seulement par le choix concerté de nos salopettes Pimkie et de nos sacs Kipling, mais aussi par une conception beaucoup plus philosophique de la vie. Je peux aujourd’hui affirmer avec certitude qu’Anne-Laure est la meilleure amie que je n’ai jamais eue.

Je nous revois encore rire comme des débiles devant les épisodes de la série américaine que j’ai enregistrée mardi sur Canal Jimmy. J’ai jamais vu une série aussi drôle que celle-ci : ça s’appelle Friends. Je regarde cette série depuis longtemps sur le câble, alors que les gens commencent tout juste à la découvrir.

J’ai l’impression qu’Anne-Laure passe une bonne soirée dans la pièce de la télé au deuxième et qu’elle commence à oublier ce connard de Maxime. Je crois que c’est le moment de lui offrir mon petit cadeau…
J’ai eu beaucoup de mal à le lui obtenir, enfin, à oser en demander à Jérôme plutôt. Je pensais que ça coûterait beaucoup plus cher mais ça va finalement : fumer du shit est à la portée de tous.
Je ressens une certaine fierté en voyant le sourire d’Anne-Laure qui découvre le joint. J’ai frappé juste.
Je ne vois juste qu’un petit problème si on se met à le fumer maintenant : l’odeur. J’ai quand même un peu peur de la réaction de ma mère et de Patrick s’ils se réveillaient. Je crois qu’on ferait mieux de monter sur le toit pour le fumer tranquillement.

Je vous assure que ce n’est pas du tout risqué de monter sur le toit en pleine nuit. Je l’ai déjà fait plein de fois avec mon frère pour regarder les étoiles. Je vois bien qu’Anne-Laure est un peu effrayée, mais excitée également. Je suis dans le même état qu’elle, ça va être marrant.
J’enfile juste un blouson et je prends une lampe torche histoire de ne pas marcher sur une tuile pétée.
Je suis fin prête à fumer ce putain de joint sur le toit !

J’ai quand même un peu peur de me péter la gueule. J’aurais l’air vraiment conne si je chutais de 3 étages là maintenant. Je me demande si le voisin qui passe dans la rue me rattraperait dans ses bras. Je le trouve mignon ce gars ; faudrait que je me débrouille pour lui parler un jour. Je trouverai bien un prétexte.

Je suis complètement défoncée depuis une dizaine de minutes. Je commence à avoir froid en plus. Je vois bien qu’Anne-Laure voudrait rentrer pour aller se coucher. Je crois qu’elle a l’air effrayée par les mecs qui traînent dans la rue là. J’avoue que c’est chelou en effet : y’a 4-5 mecs hyper baraqués qui frôlent les murs pendant que le voisin crie « Réglisse ! » sous les voitures. Je me demande s’il a remarqué qu’il n’était pas tout seul dans la rue. J’ai jamais vu une scène comme ça.
J’ai l’impression qu’ils ont disparu là. J’y comprends plus rien !
Je ne pense pas que ce soit le voisin à la recherche de son chat qui les a fait fuir ; il est loin d’être effrayant avec ses charentaises. Je vais me garder de le fréquenter finalement. J’aime pas sa robe de chambre Monoprix en plus.