Je pourrais occuper mon temps libre autrement mais j’ai la chance de pouvoir le passer à écrire, donc je le fais.
L’écriture ce n’est juste qu’un stylo et un bout de papier. Pas grand chose au demeurant, tout le monde pourrait y avoir accès. Et pourtant les plus démunis leur préfère le ballon, car l’écriture ce n’est pas qu’affaire de crayon.
L’éducation, l’ouverture d’esprit, l’abstraction et d’autres vertus que mes parents se sont entachés de me tacher. Non, vraiment, écrire n’est pas histoire d’un peu de brouillon.
Ecrire est un luxe, et je ne parlerais même pas de la liberté d’expression dont je jouis sur ce blog. Oui, écrire est une liberté.
Comme je me suis toujours senti libre de lire tous les livres de la terre, mes parents ne m’ayant jamais interdit un seul ouvrage. « Tu as le droit de tout lire mais pas de tout regarder. », me répétait ma mère. C’est pourquoi un soir j’empruntais L’amant dans la bibliothèque de mes parents et plus jamais ne couchais mes yeux. Le mal était fait : je pouvais devenir heureux.
Nabokov, Mishima et Houellebecq suivirent ; les écrivains au goût de souffle enflammaient mes lectures. Mes nuits ne seraient plus tristesse, elles seraient pouvoir. Pouvoir dans ces gribouillis retenus à jamais dans un bout de papier.
Oui, l’écriture n’est pas affaire d’un peu d’encre ; c’est l’histoire d’une chance, la chance de toute une vie.