Le refus du résumé

J’ai l’impression d’être un garçon bizarre. Je me donne peut-être trop d’importance en me disant ça. Je cherche peut-être à me démarquer là où il n’y a pas de raison d’être, mais je ne peux m’empêcher de le penser. Et cela se reflète dans ma façon d’aborder un garçon.

Un garçon que j’aurais facilement ne pourrait m’intéresser. Il faudrait que je galère pendant des mois pour l’embrasser pour qu’il revête un caractère spécial à mes yeux, et surtout à ce machin, là, dans ma cage thoracique. Ce besoin de se dire que j’en ai chié pour le sentir dans mes bras ne provient pas d’un simple esprit de contradiction. Il ne faut pas se méprendre, à long terme une relation simple m’intéresse. Je ne m’intéresse pas qu’aux choses compliquées ; aux choses complexes un peu plus déjà. Aux choses qui prennent de la valeur dans tous les cas.
J’aimerais juste me dire que ces longs mois lui auront permis de m’apprécier et d’aller au-delà de ce vernis d’étrangeté que malgré moi j’aime me donner. C’est dans la durée que je suis plus fort, que j’aime et qu’on m’aime encore.

Voilà pourquoi je suis un piètre dragueur selon moi. Car je me vois dans l’impossibilité de résumer en quatre minutes ce que je suis, ce que je serai et ce que je pourrai être. Personne n’en est capable et pourtant je m’obstine à vouloir le faire. Alors tout devient brouillon pour mon interlocuteur, je semble confus et finalement assez étrange comme garçon. Ce comportement est orgueilleux au demeurant. Le refus du résumé motivé par un sentiment de complexité et d’intérêt pour soi ne peut qu’être lui-même réducteur. Tout ça parce que je me refuse à montrer qu’une seule facette. Et finalement, à vouloir tout montrer, je déstabilise et je me plante.

J’ai encore beaucoup de choses à apprendre.

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