L’oeil du diaphragme

Il est nul le dernier Playboy avec la Boniche, on voit même pas sa chatte comme dirait Queen Lateuchah.
Pourtant elle a bien fait. Car une chatte floutée est plus belle qu’une chatte fouillée. Et lorsqu’elle explique qu’il fut difficile de se dévêtir, je veux bien la croire. Moi-même j’eus du mal à me déshabiller devant Anne-Isabelle.

Autant je peux le souiller, autant je considère mon corps comme sacré. Point de tatoo, point de bijou, points de suture ici et là. Mon corps n’est pas une carte, il est un chemin.
Je l’ai souillé et continuerai à l’abîmer aux sons d’alcool et de baisers violés. Mais comme Serrano plongeant le Christ dans son urine, ma profanation n’est pas blasphème ; je magnifie mon corps en le souillant.

Anne-Isabelle voulait également magnifie mon corps ce jour-là.
Qu’il fut difficile de me déshabiller. Chaque vêtement comme une arme déposée à ses pieds. La mise à nu comme la mise à mort. Son objectif comme œil rouge sang ; j’étais l’homme et la bête. La viande douce au poil luisant ; le regard puissant et les muscles osseux. Un bout de chair oublié dans l’atelier de Bacon.

Ces photos je n’en veux pas. Je n’en ai jamais voulu. Elles sont quelque part dans un tiroir, prêtes à surgir à la une de Closer.
Ce que je voulais, c’était l’expérience. Me souvenir de ce corps maladif que je ne voulais plus. La possibilité de capter la faiblesse, la soumission, la contrôler et la magnifier. Rien de plus, pas plus.
Pas plus qu’un corps mis à nu.

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