Coûte que coûte

Il faut que je pense à cette image. Je dois m’efforcer de garder cette image en tête lorsque je me rends au travail.
Je dois y penser lorsque ma peau asséchée me tiraille sur les pommettes parce que j’ai oublié d’appliquer ma petite crème Nickel.
Je dois y penser lorsque je commence à perler au milieu des businessmen et que j’hésite à retirer ma veste parce qu’en dessous je porte une chemisette – achetée par ma mère en 1996, c’est tout ce qu’il me restait de propre.
Et je dois également et surtout y penser lorsque je me fais traiter comme la pire des merdes par mon patron et que je reste imperméable parce que bon, en période d’essai, ça le fait pas trop.

Je dois penser à ce jour où j’étais heureux de me lever à 7h00 du matin, où j’étais fier d’arborer un beau costume au milieu des hommes de la ligne 3. La fierté illuminait mon visage, j’appartenais enfin au grand monde du travail après deux ans de petits travaux. Oui, je dois penser à ce jour où l’on m’a fait confiance. Oui, me dois de penser à ce jour on l’on m’a dit oui.
Car depuis c’est non sur non. Combien de non pèsent ce grand oui ? A quel moment la balance va-t-elle basculer ?
Qu’importe, je me dois de penser à ce oui.

J’y pense et puis j’oublie. C’est la, c’est la vie.

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