La beauté insaisissable

Ce que j’aime, c’est la beauté insaisissable.

C’est passer une nuit avec lui et ne plus me souvenir de son visage. Non pas parce qu’il m’importe peu, mais parce que je n’en ai pas saisi les nuances. Parce qu’il me faut du temps avant de retenir toutes ses expressions, les plis de son front et ses sourires.
Parce qu’il me faut le revoir pour connaître par cœur son visage et pouvoir le dessiner dans ma tête.

Je n’aime pas ces beautés figées, celles que l’on apprivoise dés le premier regard.
Je veux ces visages moins beaux mais plus profonds, car toujours en mouvement. De ces personnes dont on dit qu’elles ont du charme. Car face au charme la beauté se désarme. Oui, la simple beauté se désarme face à la beauté en mouvement.

Car je veux découvrir dans son visage quelque chose de nouveau à chaque fois : des pattes d’oie, un grain de beauté ou un cheveu blanc. Je veux de chez moi me demander pendant des heures si son visage est tel que je l’imagine. Puis, je veux m’apercevoir en le revoyant que je me suis trompé, que je ne le connais pas du tout par cœur, que je n’ai saisi que d’infimes nuances de ses expressions, qu’il me reste tant à apprendre de lui ; en commençant par son visage.

Qu’il est beau parce qu’il est insoupçonnable, insaisissable et intransportable dans mes souvenirs.

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