Dévale les yeux

Parfois je t’imagine, toi derrière ton écran.

Je t’imagine parfois dans le noir en train de te bousiller les yeux à mes mots. Débarquant au travail et parcourant ton agrégateur avant même tes mails. Cherchant du boulot car oui, c’est la merde, et que t’as le temps de me lire.
Je t’imagine en caleçon, en chemise, en t-shirt, plus rarement en nuisette, la clope à la main, les chips ou le casque, musique, silence ou France Info, je t’entends.
J’entends tes mâchouillements, tes inhalations de fumée, les clics de souris et surtout je les vois, ça, eux, appelle-les comme tu veux moi je les appelle tes curieux. Tes yeux.

Je les vois parcourir, courir, dégringoler le long des lignes, cligner de droite à gauche, dévaler les escaliers de phrases jusqu’au dernier point. Je les entends, là, en moi, alors que personne ne les entend. Même pas toi.
Imagine-les en me lisant. Réfléchis-y mais rapidement, sans y penser rien qu’en parcourant, ne reviens pas en arrière, avance, avance sans écarquiller, avance je te dis c’est facile ça va tout seul. Car je suis là et tu es là. Quand je t’écris et quand tu me lis.

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