Jet-cag

J’avais une heure de pause entre 13h et 14h dans mon ancien boulot. Je surveillais alors de près l’angle inférieur droit de mon écran afin de voir apparaître l’heure tant attendue. Ce rituel avait lieu deux fois par jour ; dans la plus ralentie des excitations.

A midi c’était orgie.
Kebabs, frites, McDo, quiches, sandwichs, salades, sushi, pizzas, panini, je m’en mettais à plein doigts. Rien ne me rassasiait. Je devenais le tonneau des hémorroïdes. Car à force de manger, je ne faisais que caguer. Et tout cela sans éviter de pouvoir le faire en ma maisonnée. Un vrai jet-cag.

Il est une caractéristique d’un nouvel emploi que jamais on évoque. On parle d’épanouissement, de nouveaux trajets ou bien encore de la bouffe à la cantoche, mais jamais on évoque les décalages d’œsophage. Car à force de passer ses journées seul chez soi, on a habitué son petit corps à se soulager lorsque bon lui semblait, notamment à des moments qui peuvent poser problème au travail ; comme juste après déjeuner.

Aéroports, aérogares, mais pour tout l’or pouvoir chier. Car bien que l’on ait l’air attendrissant en disposant notre papier sur la lunette, notre corps met du temps à comprendre qu’au bureau on ne doit pas faire comme chez Mamie et qu’ici les murs ont des oreilles. Et des narines.
Avoir l’air détendu, détendu. La la la la la. Et le résultat est là comme si j’avais voyagé jusqu’à Bangkok. Les plus longs voyages sont ceux qu’on fait le matin en allant travailler. Pas besoin de voir le vrai Niagara pour avoir la turista.

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