Au Balto

Je comptais fumer une cigarette mais finalement, rien qu’en m’asseyant dans ce bar, je devais inhaler deux paquets en dix minutes.
« Pourrais-je avoir un cendrier s’il vous plait ?
– C’est par terre. »
Je comprenais mieux pourquoi il y avait un Chinois qui balayait lorsque je suis entré.

Il y avait deux écrans dans la salle : l’un sur France 3 et l’autre sur Rapido. Je semblais être le seul à m’intéresser de temps à autre aux péripéties des persos de Plus belle la vie. Le Rapido c’est deux chances toutes les deux minutes. Le destin de Luna ou la Française des Bœufs c’est juste deux visions différentes de la vie. Qui m’en aurait voulu de regarder à droite et qui aurait voulu à l’alcoolo devant moi de regarder à gauche ?

Je ne voyais que sa nuque. Son crâne taché comme un œuf de caille. Il me fixait de temps en temps en alternant bières et cafés. Il devait me trouver bizarre à griffonner dans mon bloc-notes le baladeur aux oreilles.
Ils font des casques blancs maintenant. Tiens, c’est marrant.

Le Balto, comme le chien brodé sur le pull rose de la patronne.
Vendredi soir, Gare du Nord, un train manqué, je n’étais pas le seul à jouer à l’anthropologue dans ce café.

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