Lettre au jeune lecteur

Il n’est pas aisé de donner le nom de ce site lorsque je rencontre un garçon. Et pourtant souvent je le fais.

A la question « Que fais-tu de ton temps libre ? », je ne réponds pas que je sors, que je vais au ciné, que j’aime les animaux et le rire des enfants, non, car ça fait tarte. Je réponds que j’écris. Même si ça fait pompeux.

« Ah bon ? T’écris quoi ? »
Alors j’essaie vaguement de décrire ce que j’écris tout en me disant « Comment tu te la pètes ! T’as jamais publié ! » et je termine en disant que j’ai un blog. Et c’est là que ça se complique.

« C’est quoi l’adresse ? »
Et là, en fonction de mon humeur, je la donne ou je ne la donne pas.
A. avait dévoré mes posts en une nuit après que je lui ai envoyé le lien. Ca m’avait beaucoup touché, pourquoi le nier ? Mais ce qui m’avait surtout touché était qu’il continue à s’intéresser à moi malgré ce qu’il avait lu.

Car je me dis toujours : le mec qui va découvrir mes posts ne va-t-il pas flipper d’un type qui discute avec son poisson rouge, ses paquets de Kleenex et qui tourne dans des clips dans le métro ? Franchement, tout ça est peut-être drôle mais est-ce véritablement attirant ? Tout cela ne manque-t-il pas de mystère ?

Mon amie Maggy disait toujours : « Les gens mystérieux n’existent pas ; y’a juste des gens qui n’ont rien à dire. »
Pourquoi Ally McBeal serait-elle la seule à être touchante et attirante tout en affichant ses gamelles et ses névroses ? Manque-t-elle pour autant de mystère ? Non, car Larry Paul n’a jamais fini par la comprendre, elle qui semblait aussi transparente que l’eau pure des volcans de Volvic.
Ce n’est pas parce que je déballe certains aspects de ma personnalité que je deviens aussi facile à lire qu’un bouquin de Marc Lévy. Cela semble une évidence et pourtant, certains garçons s’arrêteront à ces mots.

J’espère que cette fois ce ne sera pas ton cas.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *