Love Actually commence par cette célèbre scène des retrouvailles à l’aéroport.
Les couples séparés qui se retrouvent, les enfants qui revoient leurs grands-parents, les amis de longues dates qui s’étreignent sous le poids des années. Le narrateur explique alors que se rendre dans le hall d’arrivée d’un aéroport et observer ces visages heureux lui réchauffe le cœur.
Samedi soir au Palais Omnisport de Paris Bercy, c’était le hall d’aéroport de Love Actually.
Dans la famille « En retard » je demande le frère.
C’est pourquoi j’ai dû l’attendre plus d’une heure samedi soir dans le hall de Bercy. Et bien que je m’occupais avec Mich-Mich Polna dans les oreilles, il fallait que je trouve une autre distraction devant le stand de souvenirs. Car admirer les t-shirts à lunettes blanches et les mugs à lunettes blanches et les casquettes à lunettes blanches et les briquets à lunettes blanches, ça reste assez limité. C’est à ce moment-là que j’ai remarqué leur sourire.
Cette femme, d’une cinquantaine d’années, qui entrait à Bercy pour la première fois pour voir celui qu’elle attendait depuis trente ans. Le bonheur sur son visage.
Et cet homme, avec sa chemise bariolée ridicule, qui arborait un sourire enfantin en foulant le sol de Bercy. Car malgré leurs fautes de goûts vestimentaires, les beaufs ont le droit au bonheur eux aussi.
Partout à l’entrée, des visages rayonnants.
« J’y suis enfin ! » pouvait-on lire dans leur sourire béat.
Et c’est alors que j’ai essayé de déterminer à partir de quel endroit précis du hall de Bercy les visages se mettaient à irradier. C’est là que j’ai dessiné une ligne imaginaire sur le sol ; cette frontière qui sépare le quotidien du bonheur.