Fonder une famille

Certains événements sont inévitables et pourtant lorsqu’ils arrivent, on ne peut qu’être abasourdis. Je pense notamment à la victoire de Magalie à la Star Ac’ ou bien encore à la séparation des L5. Mais également aux mariages de mes amis.

Cela fait plus de cinq ans qu’ils sont ensembles, ils vivent sous le même toit depuis plus d’un an et un beau jour ils vous l’annoncent avec fierté : « On va se marier ! ».
Et là, devant tant de joie, vous vous sentez obligé de faire de grands sourires en disant que c’est génial. Mais il faut bien avouer que ça vous fait bizarre bien que vous soyez vraiment heureux pour eux. On peut presque dire que ça vous fait un peu chier.
Et c’est là que vous commencez à vous sentir coupable. Car la Petite Princesse Romantique enfouie dans les tréfonds de vos pensées, cette connasse enfermée dans la tour de votre cerveau, commence à pleurer en silence. Ca fait des années qu’elle laisse choir sa longue tresse à travers les barreaux de votre célibat mais rien n’y fait : le valeureux chevalier préfère se taper cette pute de Blanche-Neige.

Mais vous n’êtes pas d’un naturel aigri et détestez particulièrement ce trait de caractère chez les autres, alors vous commencez à trinquer au bonheur de vos amis !
« Vive les mariés ! »
Oui mais moi est-ce que j’aurais ça un jour ?…
« On attendait tous ça depuis des années ! »
De toute façon, comment pourrais-je me marier moi ?
« On va te préparer un enterrement de vie de jeune fille tu vas voir ! »
En costard blanc, avec du muguet entre les mains, des angelots derrière et des photos à la Pierre & Gilles ? Beurk !

Et c’est là que vous commencez à vous poser ces questions que vous vous étiez posées lorsque vous n’acceptiez pas votre sexualité : le mariage, les enfants, le fait de vieillir avec quelqu’un…
Grosse baffe dans ta gueule.

Je me suis alors mis à repenser à ma conception de la famille, à l’amour que je porte à mes nièces, à cette joie disproportionnée lorsque Luna est née, à ma fierté d’être un jour témoin d’un mariage ou parrain d’enfants de mes amis.
Car dans ma famille, les parrains et marraines se choisissent parmi les amis. C’est notre façon d’agrandir notre petite famille.
Et c’est pourquoi, à 9 ans, j’avais dit à Sébastien qu’il serait le parrain d’un de mes enfants. Ca m’obsédait déjà à l’époque. Par la suite, j’ai continué à me poser intérieurement cette question auprès de mes amis : Stéphane ? Mickaël ? Et puis un jour j’ai arrêté d’y penser : lorsque j’ai accepté mon homosexualité.

Mais l’autre jour, quelque chose est revenu en moi : j’ai repris conscience que moi aussi je pouvais fonder une famille. Ce n’est peut-être pas pour aujourd’hui, mais ça se fera comme chez tout le monde.
Par la rencontre avec quelqu’un, par un amour et une confiance qui se construisent avec le temps. Car on peut être deux dans ma famille. Si on reste fort.
Et puis un jour peut-être… Mais ça, c’est une autre histoire.

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