On dit qu’une génération se caractérise par un événement majeur. Il y a eu la génération de Mai 68, la génération qui a assisté à la chute du mur de Berlin en 1989 et aussi celle de 2001.
Non pas celle des Twin Towers, mais celle de Loft Story.
La génération de 2001 n’avait pas 20 ans comme dans la chanson de Pierre Bachelet, mais était au collège où elle apprit que les histoires d’amour ne commencent pas dans une piscine. Nageant dans les eaux troubles des lendemains, les petits jeunes issus de cette génération désenchantée ont aujourd’hui une sexualité désorientée. Rien n’a de sens et rien ne va. Tout est chaos.
Confrontée au Sida et aux sitcoms, cette nouvelle génération a dû se résoudre à adopter l’un de ces deux comportements bien distincts :
– la bitch attitude qui leur a fait tout essayer à 14 ans,
– la positive attitude qui ne s’exprime que par texto et qui se résume par le mot « K-L1 ».
Jamais nous n’aurions pensé que les Lofteurs auraient une telle influence sur le comportement des générations à venir. De Steevy qui pleurait dans les bras de Kenza, à Aziz qui consolait Loana, la télé-réalité a montré aux jeunes qu’un comportement sans risque existait en dehors du coït : le câlin. Et d’années en années, les modèles télévisuels ont perpétué ce schéma. On se souvient d’Emma lotie dans les biceps de son meilleur ennemi Georges-Alain, d’Elodie dans les bras de Michal (ou l’inverse), ou bien encore de Michel blotti dans les cuisses de Morgane la judoka des Colocataires (ça, on ne s’en souvient plus trop je reconnais).
Bref, un nouveau comportement trompeur est apparu : le câlin.
Et c’est là où j’entre en jeu, car je suis issu d’une vieille génération.
Tout comme moi, jeunes gens de la Vieille Ecole, méfiez-vous des mains qui se prennent dans la rue ou des bisous dans le cou devant un coucher de soleil. Car aujourd’hui un câlin ne signifie plus rien puisqu’on s’en fait entre copains.
Aujourd’hui à 20 ans, on se fait des câlins quand on s’ennuie le mercredi après-midi devant la télé.
Aujourd’hui à 20 ans, on se fait des câlins car ça aide à mieux exprimer ses sentiments.
Aujourd’hui à 20 ans, on se fait des câlins car refaire le monde à coups de tendresse paraît plus doux qu’à coups de paroles.
Les comportements changent. Je ne pensais pas devenir ringard à 25 ans.