Dans la mer profonde, profonde

« Il y a un silence où il n’y a jamais eu de bruit. Il est un silence, là où aucun bruit ne peut être, Dans la froide tombe, sous la mer profonde, profonde. »

De La leçon de piano c’est mon passage préféré. Lorsqu’Ada s’imagine accrochée à son piano, le corps suspendu au plus profond des océans.
Cette image m’a tellement obsédé que j’en avais recopié les vers dans mon agenda à côté des paroles de Bachelorette.

Rien ne me donne plus le vertige que l’océan. Mes pieds palmés, mon masque et mon tuba à la Costa Brava. Papa dans le bateau préparant l’apéro. Maman est là-bas, elle bronze et lit Hola ! De dos, l’enfant beau.

L’enfant n’est pas à Tarquinia mais l’angoisse silencieuse est quand même là. Il n’ose pas regarder au fond de la mer avec son masque. Il y voit ses pieds paniquer et le vide sous ses palmes. Il a peur de tomber. Le vertige des océans est plus puissant que celui des falaises au vent.

La chute lente des corps au fond de l’océan. L’eau remplit doucement mes poumons comme une cave qui s’inonde.

Rien ne m’effraie dans le silence. Le calme.
Se taire, se taire enfin, dans la mer profonde, profonde.

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