Quand ça ne va pas

Quand ça ne va pas, j’essaie de sortir de chez moi. Aujourd’hui ça ne va pas et aujourd’hui ça m’a pris cinq heures pour sortir de chez moi.

Quand ça ne va pas, je vais à la boulangerie d’en bas. J’hésite pendant quelques secondes entre un croissant et un pain aux raisins, et lorsque je le mords dans la rue ça va un tout petit peu mieux.

Quand ça ne va pas, je prends le métro pour aller loin. Je prends la 3 plutôt que la 11 car la 3 c’est plus chic et c’est plus éclairé. Je préfère les sièges bleus aux marrons, et j’y préfère le trajet même si la station « Arts et Métiers » y est moins belle. Si je commence à y écrire c’est que ça va déjà mieux.

Quand ça ne va pas, je n’aime pas passer de coups de fil et préfère me promener tout seul. Je regarde les oiseaux planer dans le froid parisien et les petits enfants dans leur cagoule. Les mini-cagoules ça m’éclaire et m’obscurcit à la fois. C’est quelque chose que je n’achèterai pas quand ça ira.

Quand ça ne va pas, je m’achète une babiole mais jamais un gros truc : car je sais que je finirai pas le détester. Bury the hatchet écouté deux fois, un patte d’eph’ porté une fois ; je n’ai pas très bon goût quand ça ne va pas. Alors j’achète pour la maison, car en achetant pour elle c’est un peu comme si j’achetais pour lui, pour l’appartement dans lequel il vivra. Car quand ça ne va pas, je n’achète pas vraiment pour moi.

Car tout simplement, si ça ne va pas, c’est que je ne pense pas assez à toi.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *