La cacophonie du bonheur

J’ai Nolwenn dans les oreilles qui me gueule Cassé et une nana avec un accordéon à 30 cm de ma tronche, et pourtant…
Et pourtant je réussis à écrire un semblant de post, quelque chose qui peut avoir de la gueule.

Elle en a encore pour longtemps l’autre avec son bandonéon ?

J’ai toujours été confronté au bruit lorsque je devais me concentrer.
Petit, j’ai appris les tables de multiplication devant Sauvés par le gong et les commentaires de Manu Gélin dans Giga. Plus tard, les verbes irréguliers ont percé le béton de ma mémoire alors que ma chambre baignait dans les voix de Cauet, Arnold, Super Nana, Max, Génie et Julia mixées avec la musique de MC Solaar.

Vas-y Nono, gueule encore plus fort ton Cassé que je l’entende plus l’autre conne avec son harmonica géant !

Lorsque j’ai préparé ces putains de concours d’écoles de commerce, ce sont les gamins du quartier qui ont ralenti l’accès des cycles de Kondratieff et de la formule de Bayes à mon cerveau.

« 1, 2, 3…
– Vôs-gueules ! »

« Une souris verte…
– Qui fermait sa gueule…
– Je l’attrape par la queue…
– J’lui fais bouffer ces merdeux !! »

« Mais toi aussi tu faisais autant de bruit et même plus à leur âge ! », me répétait ma mère en m’entendant vociférer dans ma chambre.
Oui mais si j’avais su ce qu’étaient les probas à l’époque, j’aurais sûrement fermé ma gueule et me serais tourné dés 8 ans vers les suites arithmétiques.
Non, je ne suis pas du tout de mauvaise foi…

Il paraît que les neurones arrêtent de se multiplier vers les 21 ans, soit à peu près l’âge auquel j’ai débarqué à Lille. Et je le confirme : j’ai commencé à ne plus me servir de mon cerveau à cet âge-là. Qu’est-ce que j’en avais alors à foutre de la concentration ? Les seuls moments où j’avais besoin d’un environnement sonore pour me concentrer étaient mes insomnies.

Cassééééééééééééééééééééééééé !!
Trop tard Nono, c’était avant qu’il fallait se manifester.

Lors de mes errements nocturnes, il me fallait de l’aquatique sous ma couette. Mer girl, le dernier titre de l’album Ray of light de Madonna. Aujourd’hui encore je me le passe au creux de mes oreilles lorsque le sommeil se fait attendre.

Mode repeat. Ôde aux clips.
Fuites en avant et retours en arrière. Corps recouverts de fourmis et de baisers aux rayons du soleil. Des images floues et des sensations claires. Un calme imprécis mais qui me repose, même les yeux grands ouverts.
Car les airs connus par cœur me confortent et me rassurent. Ainsi dans ma bulle, je peux me concentrer et me laisser aller. Je glisse. Je reste apaisé, assourdi par ma chanson bien-aimée. Je ne trouve le repos que dans le calme de ma cacophonie.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *