Le choix des mots

Vous avez peut-être déjà vu ça dans les films, lorsque le protagoniste chante pour se rassurer. Confronté à sa plus grande peur, le héros se met à fredonner une berceuse ou une chanson qui le conforte. Et nous dans notre canapé de rigoler doucement : « Ouais genre, c’est hyper crédible. Pour traverser un ravin, moi je me mets à chanter Cadet Rousselle ! Gniarf gniarf !! ». Le paroxysme étant atteint dans Halloween où Jamie Lee Curtis se met à chanter « A la claire fontaine ». Ri-di-cule ! Et pourtant…

It’s so so quiet… It’s oh so still…
Fallait la trouver celle-là. Fallait que je chante cette chanson de Björk alors que ma vie était en train de basculer. Que tout n’était que violence et désespoir autour de moi. Que les gens saignaient autour de nous et que la lumière brillait au bout du couloir. Oui, fallait oser.
Pourtant ces mots avaient leur place ici. Ils me rassuraient. J’avais un peu l’air d’un fou. C’est peut-être pour cette raison qu’on m’a donné des calmants. Pourtant je me sentais calme, maître de la situation. Alors que je ne maîtrisais rien.
Hormis ces quelques mots : It’s oh so quiet.

Alors vous pouvez rigoler de Jamie Lee Curtis mais elle a tout compris : à chacun ses armes pour lutter contre la mort.
Et moi j’ai choisi les mots.

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