I need a child

Mon père est devenu père à 23 ans.
Mon frère est devenu père à 24 ans.
Je ne serai pas père à 25 ans.

Depuis quelques temps je ressens ce besoin naturel d’avoir des enfants. Je les regarde de plus en plus dans la rue, marche plus lentement devant le jardin d’enfants, leur fais des coucous de la main dans le métro, les regarde s’extasier sur les rails à l’avant de la ligne 14.
Je commence même à trouver un côté marrant chez les enfants moches.
J’ai toujours été fan des petits enfants noirs : ils ont les plus beaux rires de l’enfance. En grandissant ils me plaisent moins, mais lorsqu’ils sont choupinets tout plein ils sont trop mimi craquants.

I need a child.

Il s’appellera Camille si c’est un garçon. Mais un gaillard hein ! Pas un petit bébé tout fluet. Camille lorsqu’on est un grand gaillard qui fait du rugby et enchaîne les steaks-frites c’est tellement viril. Mes parents ont eu le même raisonnement en me donnant le prénom que je porte aujourd’hui. Pas de bol, je fais 63 kilos tout mouillés et préfère le patinage artistique à l’ultimate fighting.
Et si c’est une fille, elle s’appellera Victoire ; car on en aura chié pour l’avoir.

« Parce que c’est toi je voudrai un jour un enfant, et non pas parce que c’est le moment » chantait Axelle Red. J’en suis à la première étape : c’est le moment.
Maintenant il me faut trouver quelqu’un. Un grand garçon immature ferait parfaitement l’affaire. Un grand enfant qui laisserait traîner ses caleçons dans la chambre et qui passerait ses week-ends à jouer à Mario Kart. Je ne suis pas si difficile que cela. Mais il me faudrait un grand enfant qui accepterait qu’on dépose un ovule dans son colon. Mario Kart contre l’ovule dans le colon : c’est le deal et c’est pas gagné.

Je n’ai pas envie de lancer un débat sur l’adoption ou sur la procréation assistée par lesbienne consentante ; ce n’est pas le but de ce post.
Juste envie de dire que je veux laisser quelqu’un chose derrière moi. Et, comme mon bouquin avance trop lentement, je me suis dit que la chair de ma chair ce ne serait pas mal. Avec un peu d’amour quand même.

Mais en attendant le petit enfant, je me contenterais bien du grand.

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