J’ai déjà évoqué dans un de mes précédents posts cette occupation quotidienne que j’ai : celle de m’imaginer dans des vidéoclips.
Le casque vissé dans les oreilles, le menton haut et la démarche certaine, j’avance sûr de moi dans les rues de Paris. Les couloirs des Halles comme les allées des Tuileries n’échappent à mes lubies clipesques.
C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux ?
Je me sens beau, je me sens fort, invincible et poussé par les ailes musicales. Je déambule et fais avancer avec moi la Terre à chaque pas. Je suis le nombril du monde, la caméra tourne autour de moi et filme les petits pas que j’effectue malgré moi devant le petit bonhomme rouge devant moi. Moi, moi, moi, je claque des doigts et fredonne ce qui se doit en me moquant des regards qui ne regardent pas.
C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux ?
Le couloir vide, je l’emplie. Le couloir vide, je suis là et avance en son milieu le néon rectiligne sur ma tête. L’assurance, la lumière et le regard loin devant. Le pas rapide, le bout bientôt, et hop la tête qui tourne et le corps qui suit. L’aération dans les cheveux, le souffle sur les tempes en descendant les marches. Là, là, là, regarder devant soi et ne pas regarder en bas.
Plus qu’un, ne pas regarder. (Ne pas me vautrer.)
Plus qu’un, le regard loin devant.
Et l’assurance.
Ca y’est, chuis grand : chuis un Bee Gees.